L'écoute
L’écoute, une porte vers le calme intérieur
L’écoute est un véritable véhicule, car elle ne repose sur aucune représentation mentale. Ce mot suscite peu de stimuli, ce qui évite de faire démarrer notre mental et ses boucles infinies. L’écoute balaie ainsi toutes sortes de représentations -- psychologiques, religieuses, politiques, spirituelles, non-duelle, etc. et laisse la place à un espace de présence et d’accueil silencieux.
L’écoute révèle notre fonctionnement
De l’écoute émergent la détente et l’attention, qui dévoilent nos mécanismes intérieurs : nos peurs, notre agitation, nos tensions. La peur engendre l’agitation, laquelle génère des actions visant à combler un vide intérieur.
Le vide que l'on cherche à combler
Ce vide remonte à notre enfance, lorsque nous étions souvent incités à l’éviter. On entendait : « Ne reste pas là à ne rien faire ! Va jouer ! Fais quelque chose. » L’enfant, dans nos sociétés occidentales, est poussé à toujours agir. Pour éviter l’ennui, on lui propose mille occupations (musique, sport, danse, etc.).
Plus tard, nous nous valorisons par nos accomplissements, tandis que d’autres souffrent de n’avoir rien fait. La société d’accumulation inculque cette « valeur ». Mais cela nourrit aussi un inconfort : les moments « sans rien » deviennent désagréables, un vide à combler, car nous ignorons comment les appréhender autrement que par l’action.
Mémoires et racines de la peur
Ce vide renvoie à deux mémoires profondes liées à la naissance :
- la respiration est vitale au moment de la naissance (sans respiration, c’est la mort en quelques instants)
- la peur de manquer de nourriture : sans nourriture, on meurt en trois jours
La naissance, choc sensoriel intense, marque le passage d’un état sans besoins à des besoins vitaux immédiats (chaleur, nourriture). Cette réalité crée une insécurité fondamentale.
La quête de sécurité par la compensation
La nourriture devient le premier refuge contre cette insécurité.
Nous posons inconsciemment l’équation : nourriture = sécurité.
Plus tard, cette sécurité sera transférée vers d’autres objets : réussite, biens matériels, apparence, argent, sexualité, célébrité, etc.
Ainsi, la douleur déclenchée par un acte de violence ou d’agression envers notre voiture, notre partenaire ou notre sécurité matérielle peut déclencher une réaction intense, semblable au cri de l’enfant privé de nourriture dans les trois heures.
Les mécanismes de survie
Cette insécurité déclenche des mécanismes de survie, qui varieront selon chacun : réussir professionnellement, pratiquer des activités sportives intenses, consommer ou accumuler excessivement, etc.
L’écoute, la porte de sortie
Pour sortir de ce cercle vicieux, la clé est l’écoute. Elle nous permet d’appréhender cette sensation de « vide » au lieu de la fuir sans cesse. Elle dévoile peu à peu nos fonctionnements, ceux qui déclenchent nos mécanismes de fuite.
L’accueil du vide et la découverte du silence
Peu à peu, l’écoute nous conduit au calme. Le silence et la paix intérieure se déploient. C’est alors que nous pouvons enfin découvrir ce vide qui nous effraie, l’accueillir et transformer cette peur en présence profonde.